Et pourquoi moi ?

Quand une grosse tuile comme une maladie grave vous tombe sur la tête alors que rien ne le laissait supposer, que vous avez une vie saine, qu’aucune catastrophe n’a pointé son nez à l’horizon pour vous pourrir l’existence, vous allez certainement vous poser la question : « Pourquoi cela m’arrive-t-il ? Je ne comprends pas ».

Avant, c’était avant…

Nous avons tous dans notre environnement familial ou professionnel été les témoins de cette maladie du siècle qui frappe de plus en plus de personnes quels que soient leur âge, leur milieu, leur profession… Tous, nous nous sommes dit : « Le ou la pauvre ! Quelle catastrophe ! Comment va-t-il ou va-t-elle s’en sortir ? Je ne sais pas ce que je ferais si cela m’arrivait ! ». Et tous ou la plupart d’entre nous, nous sommes vite retournés à nos occupations, mettant la tête dans le sable, ne voulant en aucun cas y penser car les soucis de la vie quotidienne paraissaient les plus importants à gérer.

Pour ma part, moi qui n’étais jamais malade, qui avais une activité plus que débordante que ce soit dans ma vie professionnelle ou familiale, je me disais aussi : « Comment ferais-je si cela m’arrivait ? Je ne serais pas assez forte pour lutter, j’appréhende la souffrance… ».

Jusqu’à un passé récent, je me sentais bien, en pleine forme, prête à affronter des montagnes ! J’avais procédé à des travaux d’Hercule tant dans mon appartement que dans ma maison de vacances. Toutes mes analyses étaient au beau fixe, je menais une vie saine, j’avais une alimentation équilibrée, je ne faisais pas la bringue, bref, tout allait bien.

La tuile arriva…

Et pourtant, je ne suis pas passée au travers des mailles du filet, moi non plus. Un beau jour, j’ai découvert qu’en silence, cette sale maladie avait fait sournoisement son œuvre et que j’allais devoir me battre très très fort pour l’éradiquer. On m’a tout d’abord dit qu’il fallait faire davantage d’investigations car il y avait suspicion puis cela me fut précisé de manière extrêmement claire lors d’un Tepscan : il fallait agir rapidement, si j’avais attendu quelques mois de plus, c’aurait été beaucoup plus difficile à gérer… Gloups gloups, à ce moment-là, le clignotant URGENCE s’afficha !

Et c’est là que l’incompréhension peut nous fait dire : « Pourquoi moi ? Pour quelles raisons me suis-je attrapé cette saleté ? ».

Et ma réaction étonna

Bizarrement, comme depuis quelques mois, généraliste et spécialistes n’arrivaient pas à déterminer et traiter les messages que mon corps envoyait et que j’avais l’impression d’avoir déjà perdu du temps, ce verdict m’a quelque part soulagée : on savait ce que j’avais et j’allais enfin être prise en charge. Je me souviens encore des paroles de mon mari : « Je ne comprends pas, tu as souri et tu as paru sereine quand on t’a dit ce que tu avais ! ».

À ce moment-là, le côté positif (ou inconscient) de ma personnalité m’a fait réagir de manière inverse : « Et pourquoi serais-je épargnée, je ne suis pas invincible. Et si d’autres affrontent la maladie et la dominent, pourquoi pas moi ? ». Je n’ai pas pensé souffrance, durée de la maladie, mort et toutes ces choses si agréables. Analysons : la vie n’est rien, on peut traverser la rue et se faire renverser par un chauffard, on peut avoir une crise cardiaque et d’un seul coup passer de vie à trépas. Dans la mesure où l’on arrive à déterminer l’origine de la maladie et la traiter, cela vaut la peine de subir quelques aléas.

Pourtant, j’aimerais comprendre…

Ceci dit, j’en suis toujours à chercher pourquoi tout d’un coup, les cellules malignes ont décidé de venir me visiter :

  • en raison du changement de mode de vie en abordant la retraite ? Je ne le pense pas, car je ne me suis pas arrêtée de bouger, d’œuvrer, de créer, de papoter, de râler, bref de vivre ;
  • parce que ma façon de m’alimenter a changé ? Là aussi, je ne vois pas de changement caractéristique : je mange peu, pratiquement sans sucre, je fais maintenant trois repas au lieu de deux quand je travaillais (je ne mangeais pas à midi : oui, bon, mieux vaut s’abstenir que de manger de la « tambouille » !) avec un petit-déjeuner copieux et deux repas simples ; je ne prends jamais de plats conditionnés ;
  • problème perso, stress, déprime ? Là encore, je dis niet !

Alors, « d’où qu’elle vient », cette maladie ?

  • La pollution ? Il y a des chances. La pollution, pour l’OMS, est le plus grand risque environnemental pour la santé. Je vis dans une grande ville et je suis certainement beaucoup plus exposée à la pollution environnementale : particules fines, diesel…
  • Les pesticides se trouvant dans ce que je consomme au quotidien ? Là aussi, c’est possible car fruits et légumes sont bourrés de pesticides.
  • Le tabac ? Je ne fume pas. Sont-ce les autres qui m’ont polluée ?
  • L’alcool : je prenais un verre de vin à table, quelquefois deux… Du coup, je ne bois plus rien du tout !
  • L’accumulation des soucis, responsabilités, « tuiles en tous genres » sur mes frêles épaules tout au long des années ? Cela se pourrait.

Je dirai donc pour terminer…

En finalité, est-ce le destin qui a voulu me tester, m’amener à prendre du recul par rapport à ma vie antérieure, me faire toucher du doigt la souffrance d’autrui ? Est-il possible d’échapper à son destin ? Selon certains, il fixerait de façon irréversible le cours des événements. Dans le Dictionnaire des concepts philosophiques, Michel Blay le désigne comme

«une force de ce qui arrive et qui semble nous être imposé sans qu’aucune de nos actions n’y puisse rien changer».

Alors, d’accord, je ne peux échapper à la maladie, je l’accepte. En revanche, je peux par l’esprit et par mon comportement devenir acteur de ma maladie et reprendre ma vie en main. Bien entendu, dans cette lutte de tous les jours, l’aide de mes proches, de mes amis, de l’équipe médicale est incluse et oh combien importante.

Et je viens de trouver cette superbe citation de Nelson Mandela que je vais suivre à la lettre :

La plus grande gloire dans la vie ne réside pas dans le fait de ne jamais tomber, mais dans celui de se relever à chaque fois que nous tombons.”

Quelques liens…

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